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Panafricanisme

Panafricanisme exposition en janvier 2008 par Kemit/ToulouseL’idée panafricaine se précisa aux caraïbes et en Amérique du Nord à la fin du XIXème siècle, après une longue et parfois violente confrontation opposant les autorités et les propriétaires esclavagistes aux Nègres libres et aux Nègres esclaves. Parmi les personnalités qui participèrent à sa naissance, quatre hommes des caraïbes se démarquent. Ils se différencient nettement des autres penseurs de leur génération : Edward Wilmot Blyden, Anténor Firmin, Henry Sylvester Williams et Benito Sylvain. Ceux-ci,  sont à l’origine de l’organisation de la première conférence panafricaine organisée à Londres en 1900, laquelle consacra le nom « panafricain » à un mouvement qui avait jusque-là existait sans nom pendant plus de cent ans.

Le panafricanisme apparaît tout d’abord comme la réponse des esclaves noirs du nouveau monde à la condition et situation d’infériorité qui leur est faite. Plus qu’une simple volonté d’affirmation de leur africanité et un simple désir de retour dans leur mère patrie africaine, il se veut l’expression d’une culture et d’une civilisation africaine authentiques

Le panafricanisme désigne des courants assez différents selon l’époque à laquelle on les considère. Le panafricanisme est apparu tour à tour comme un mouvement philosophico- racial, culturel et politique. Ces trois esprits se sont parfois confondus dans l’esprit de ses promoteurs.

Dans son acception philosophique, le panafricanisme est lié au Garvéyisme (le Pouvoir Racial). Influencé par l’œuvre de Booker T. Washington, Marcus Mosiah Garvey né en Jamaïque créa aux Etats-Unis l’Association Universelle pour l’Amélioration du Noir (UNIA). En 1914, il se sentait sûr de pouvoir réunir les peuples noirs du monde entier dans un seul grand ensemble, pour établir un pays et un gouvernement. Garvey était infailliblement dévoué à la doctrine de la race avant tout autre chose, non pas seulement la race, mais certainement la race d’abord.

D’un point de vue de son expression culturelle, le panafricanisme s’est manifesté à travers le mouvement de la négritude développé par Césaire, Senghor, Tirolien et Damas. La « négritude » est une attitude d’autodéfense de la société négro-africaine. Ce mouvement de pensée a donné naissance à la maison d’édition « Présence Africaine » créée par Alioune Diop en 1947. En 1956, l’équipe intellectuelle de « présence africaine qu’animait Alioune Diop organisa à Paris le premier congrès international des écrivains et artistes noirs qui soulignent l’universalité de la culture noire. Son deuxième congrès qui se tient à Rome en Mars 1959 mis l’accent sur le refus de l’assimilation culturelle. Le premier festival mondial des arts Nègres qui se déroula à Dakar en Avril 1966, ceux qui eurent lieu en juin 1969 à Alger et à Lagos en 1974 s’inscrivent dans cette expression littéraire du Panafricanisme qui met l’accent dans une perspective du continentalisme sur ce qui rapproche plutôt que sur ce qui divise.

Dans une acception plus politique, le panafricanisme se présente comme un moyen de libération coloniale, de consolidation de l’indépendance et de réalisation de l’unité africaine que les Africains croyant en un destin commun se propose de réaliser.

Ainsi, W. E Burghart Du Bois participe d’une manière décisive à la théorisation du panafricanisme au début du XXème siècle. Co- Fondateur aux Etats-Unis de l’Association Nationale pour l’Avancement des Personnes de Couleur (NAACP) en 1909, Dubois est le principal responsable de l’organisation des cinq congrès panafricains entre 1919 et 1945.

Deux autres personnalités ont également théorisé la raison d’être du Panafricanisme après la deuxième guerre mondiale. Il s’agit du Jamaïcain George Padmore et du Ghanéen Kwame Nkrumah. Dans « Panafricanisme ou communisme », Padmore raconte le combat historique des africains et des peuples d’ascendance africaine pour leurs droits et leur autodétermination dans l’unité. Par ailleurs, il écrit ce livre pour discréditer une certaine propagande nourrie selon lui par les impérialistes qui voudrait que tout l’activisme politique ou les revendications visant à obtenir l’indépendance soient d’inspiration communiste.

S’agissant de Nkrumah, il propose dans « l’Afrique doit s’unir » la création des Etats-Unis d’Afrique. En effet, d’après lui, l’unité politique, économique et militaire est la condition majeure pour relever le défi que pose la balkanisation de l’Afrique et sa domination par les puissances de la conférence de Berlin. Le Panafricanisme de Nkrumah à été caractérisé comme étant révolutionnaire ou maximaliste par opposition au panafricanisme modéré ou minimaliste qui à généré l’Organisation de l’Unité Africaine(OUA) tout comme l’Union Africaine(UA).

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