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Discours de Laurent Gbagbo à la jeunesse africaine

23 décembre 2010 Pas de commentaires


Discours de Gbagbo à la jeunesse africaine
envoyé par africagora sur daily motion. – L'actualité du moment en vidéo.

«Je fais cadeau de mon combat à l’Afrique».

Le « Forum de la Jeunesse Africaine », qui a organisé la Conférence Internationale des Leaders des Jeunesses Africaines, à Cotonou, au Bénin, le week-end dernier, s’est entretenu avec le Chef de l’Etat, SEM. Laurent GBAGBO, le Mercredi 22 Décembre 2010, au Palais présidentiel. Une rencontre nécessaire pour mieux saisir les événements post-électoraux en Côte d’Ivoire à cause du tohubohu médiatique savamment orchestré. Des journalistes (France 3 -19h30 du 23 décembre appellent même à en découdre, en sollicitant fermement la Communauté Internationale, l’ONU, à intervenir sur le champ. Du jamais vu.)

Cette jeunesse regrette par ailleurs, le manque de courage de certains chefs d’Etat africains qui visiblement sont loin de saisir les enjeux sous-jacents de cette crise. Laurent GBAGBO, le dit lui-même, « …il faut passer le message aux Chefs d’Etats africains. Il y en a qui regardent un Chef d’Etat aux prises avec les forces étrangères, et ils rient. Mais, il faut leur dire que c’est comme cela qu’on a colonisé l’Afrique. Parce que quand le colonisateur est arrivé, il a d’abord attaqué une tribu. L’autre tribu riait. Mais, quand on a fini avec la tribu A, on passait à la tribu B etc. Donc, ce qui arrive à GBAGBO, arrive potentiellement à tous les Chefs d’Etat africains. Ils n’ont pas aidé Patrice Lumumba en 1960. Mais, ils ont tous subi le sort de Lumumba. »

Il ajoute également afin d’expliquer sa vision pour l’Afrique : « J’avais proposé deux choses, pour l’Afrique. D’abord, qu’au niveau de notre continent, on supprime le visa. C‘est dans le dernier ouvrage que j’ai écrit cela. Parce que nous ne pouvons pas nous plaindre que l’Europe oppose à nos jeunes de ne pas aller dans les pays européens, avec des restrictions drastiques et mettre des barrières entre-nous. Deuxièmement, au niveau du financement, l’Afrique est riche. Nous n’avons pas encore transformé tous nos produits, mais, nous avons la matière première. J’ai proposé qu’il y ait un fonds de développement en Afrique, en prélevant un pourcentage sur les matières premières de chaque pays : le pétrole, le gaz, le diamant, l’uranium, le café, le cacao, le bois… Si nous faisons cela et que nous créons un fonds, nous verrons que les africains ne vont plus se mettre en rang pour aller emprunter à New York, à Paris, à Londres. Mais, que plutôt, entre-eux, ils peuvent financer l’essentiel du développement. Aidez-moi à porter ces messages-là. Poursuivant, Laurent GBAGBO a expliqué qu’il n’y a pas de séparation entre la liberté politique et le développement : « C’est parce que nous ne le faisons pas qu’on intervient dans nos élections. Il n’y a pas de séparation entre le développement et la liberté politique. Et, c’est parce qu’on propose ces chose-là, qu’on intervient dans nos élections. »

Cette même jeunesse qui a été appelée par un certain Nicolas Sarkozy à Dakar dit aujourd’hui comprendre les enjeux et vouloir défendre la souveraineté de la Côte d’Ivoire car il y va de toute la souveraineté de l’Afrique. C’est dire donc comment on s’écarte volontiers des désiratas de cette nouvelle génération de femmes et d’hommes qu’on fustigeait instamment à créer une nouvelle Afrique afin de sortir, de son soi-disant archaïsme. On ne peut s’empêcher aujourd’hui de penser, que tout se joue à partir de maintenant. Nous reviendrons certainement pour une analyse plus complète sur la situation en Côte d’Ivoire. Pour l’heure informez-vous au mieux et ne restez plus passifs.

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