Accueil » Décryptages

Le Liyannaj kont pwofitasyon (LKP) se définit lui-même par…

13 décembre 2009 Pas de commentaires

Le Collectif d’organisations syndicales, associatives, politiques & culturelles de Guadeloupe

Prémices (douvan jou) : pour détortiller la Guadeloupe, ensemble pour construire un projet neuf tentant une énième fois et pour toutes de replacer les autochtones au centre de toutes les décisions les concernant au premier plan même si rattaché statutairement à la France.

Un développement endogène capable de subvenir aux besoins de première nécessité de la population tel, l’autosuffisance alimentaire pour diminuer cet échange inégal avec un taux de plus en plus croissant d’importations rendant ainsi la masse, comme de substantiels consommateurs dociles et embués dans un semblant de confort ou devrais-je dire mirage.

Au-delà de cet aspect, il devient urgent de reconstruire un schéma éducatif, de connaissance, de santé publique, de politique de l’habitat, de l’emploi avec comme valeur transversale, le respect. Oui car au regard de notre histoire, celle qui fut longtemps enfouie sous une chape de silence qui sans la lutte perpétuelle d’organisations et d’individus farouchement attachés au sens de la justice, de l’équité et de la dignité humaine le resterait car aujourd’hui, certaines tentatives ou postures concourent à annihiler une telle avancée, prenons comme référence, la loi Taubira de 2001.

Composition (ka ki yo – lyannaj’): ORGANISATIONS, jeunes, femmes, hommes.

lkp

ADIM, ADEIC, AFOC, AGPIHM, AKIYO, AN BOUT AY, ANG, ANKA, ASSE, Ass. ANBT, Ass. Liberté Egalité Justice, CFTC, CGTG, CNL, Combat Ouvrier, Comité de l’Eau, Convention pour une Guadeloupe Nouvelle COPAGUA, CSFG, CTU, Espérance Environnement, FAEN SNCL, FO, FSU, GIE SBT, KAMODJAKA, KAP GWADLOUP, LES VERTS, MADICE, Mas Ka Klé, Mouvman NONM, PCG, SGEP/SNEC, SOS B/Terre ENVIRONNEMENT, SNUIPP, SPEG, SUD PTT GWA, SUNICAG, SYMPA CFDT, Travayè é Péyizan, UDCLCV, UIR CFTDT, UNSA, UGTG, UPG, UPLG, UMPG, Voukoum.

Revendications (sa yo ka mandé): une plateforme de revendications de 146 points. Voir document joint.

Dates clés (istwa a LKP) :

Le 5 décembre : première réunion à l’appel de l’UGTG avec une proposition de manifestation le 16 décembre pour la baisse du prix de l’essence. Proposition acceptée par l’ensemble des organisations présentes.

Le 16 décembre 2008 : Manifestation dans les rues de Pointe à Pitre contre la vie chère à l’appel de 31 organisations syndicales, politiques et associatives. 7000 personnes défilent dans les rues de Pointe à Pitre. Le sous Préfet reçoit une délégation de 15 personnes et affirme qu’il n’a rien à dire sur les revendications qui lui sont présentées.
Meeting devant la mairie de Pointe à Pitre, au cours duquel une analyse de la situation est présentée à la foule. Succès : unité du peuple guadeloupéen en marche.

Le 17 décembre 2008 : Manifestation à Basse Terre – 4000 personnes
Refus du Préfet, occupé  à un « chanté nwel », de recevoir les dirigeants des organisations.

Entre le 17 décembre 2008 et le 20 janvier 2009 : nombreuses réunions de préparation de la plate-forme de revendications de LIYANNAJ KONT PWOFITASYON (LKP).

Le 19 janvier : Grève illimitée des gérants de station service.

Le 20 janvier 2009 : Grève générale lancée à l’appel de toutes les organisations syndicales, membres du LKP – Nombreux piquets de grève dans les entreprises – Grande Manifestation dans les rues de Pointe à Pitre – 15 000 manifestants.

Le 21 janvier 2009 : Déboulé vers le Centre commercial MILENIS et l’Aéroport Pôle Caraïbe. Grande tension à l’aéroport où un millier de manifestants font face à 400 gendarmes pendant près de deux heures. Tous les services d’enregistrement de bagages sont occupés par les manifestants. Nombreux vols retardés.
Le LKP demande l’ouverture de négociations globales avec l’Etat, le Conseil Général, le Conseil Régional et le patronat sur la base de sa plateforme de revendications.

Le 22 janvier 2009 : Invitation du Préfet à une table ronde. Refus du LKP qui réaffirme sa ferme volonté et sa disponibilité immédiate, pour l’ouverture de négociations globales. Il exhorte les travailleurs et le peuple de Guadeloupe, à poursuivre le mouvement de Grève Générale et à accentuer la mobilisation tou patou an Péyi la.

Le 23 janvier 2009 : Réponse à l’invitation du Préfet concernant l’ouverture de négociations globales entre toutes les parties. Les Présidents des conseils Régional et Général et de l’association des maires étant absents, les négociations ne seront pas ouvertes. Le LKP regagne Pointe à Pitre après un passage sur le piquet de grève des transporteurs de passagers devant le Conseil Général.

Le Samedi 24 janvier : Grand DEBOULE dans les rues de Pointe à Pitre – 25 000 manifestants.
Invitation à des négociations avec toutes les parties à 16h30 au World Trade Center. Après des négociations ardues avec les forces de l’ordre pour se rendre devant le World Trade Center avec la foule, les échanges commencent effectivement à 18h00 en présence de toutes les parties, (Etat, Collectivités, Patronat et LKP). Discussion ouverte sur l’accord de méthode. Présence exceptionnelle de Canal 10 qui retransmet en léger différé.

Le dimanche 25 janvier : Gran Déboulé « MAS A KONSYANS » « MAS A PWOFITASYON » – 40 000 participants.

Le lundi 26 janvier : Reprise des négociations sur l’accord de méthode – Signature de l’accord de méthode proposé par le LKP. Les échanges sont retransmis en direct par RFO, Canal 10 et les radios.
Le mardi 27 janvier : Discussion sur les points de la Plate-forme concernant le niveau et les conditions de vie. Révélations du LKP concernant les pratiques de la SARA. Les échanges sont retransmis en direct par RFO, Canal 10 et les radios.

Le Mercredi 28 janvier : Rupture des négociations par le Préfet après lecture d’un message du Secrétaire d’Etat Yves JEGO. Les échanges sont retransmis en direct par RFO, Canal 10 et les radios.
Message d’Yves JEGO

Le jeudi 29 janvier : Groupes de débrayage qui parcourent Pointe à Pitre et sa périphérie.

Le vendredi 30 janvier : Gran déboulé dans les rues de Pointe à Pitre – 65 000 manifestants.

Le samedi 31 janvier : Concert de solidarité Dominik COCO, Admiral T, Iman, Sainsily, Timalo

Le dimanche 1er février : Gran Déboulé « MAS A KONSYANS » « MAS A PWOFITASYON »
Arrivée d’Yves JEGO en Guadeloupe.

Le lundi 2 février : Groupes de débrayage qui parcourent Pointe à Pitre et sa périphérie.
Rencontre Jeunesse Guadeloupéenne et LKP à LaKasa

Le mardi 3 février : Groupes de débrayage qui parcourent Pointe à Pitre et sa périphérie.

Le mercredi 4 février 2009 : 1ère rencontre avec Yves JEGO aux Affaires maritimes à Pointe à Pitre– Présentation de la plate-forme de revendications. Les échanges sont diffusés en direct par Radyo Tanbou.

Le jeudi 05 février 2009 : Reprise des négociations à Basse Terre. Yves JEGO demande le départ de la presse et des journalistes après les interventions liminaires.

Le vendredi 06 février 2009 : Poursuite des négociations

Le samedi 07 février 2009 : Déboulé à Basse Terre - 18 000 manifestants.
13h00 : reprise des négociations sur la question des salaires. Négociations qui durent toute la nuit.
A Pointe à Pitre : concert de soutien avec Patrick Saint Eloi, Simenn’ kontra, Smiley, Timalo, SOFT,…

Le dimanche 08 février 2009 : à 8h00 du matin, après 20 heures de négociations, un accord est trouvé sur les modalités de mise en œuvre de l’augmentation des salaires de 200 €. La partie patronale refuse de signer si cet accord n’est pas assorti d’un engagement formel de l’Etat confirmant sa contribution au financement de l’augmentation de salaire réclamée (cf déclaration d’Yves Jego du 28 janvier 2009). Un rendez-vous est pris à 16h00 afin de procéder à la signature de cet accord après réception de l’engagement de l’Etat.

Départ précipité d’Yves JEGO vers la France alors même que le LKP se rend à la réunion de 16h00 comme prévu à Basse Terre.

Le 09 février : Grand déboulé dans les rues de Basse Terre, Pointe à Pitre en Marie galante. Plus de 100 000 guadeloupéens dans les rues.

Le 10 février : Conseil interministériel à Paris sur la situation en Guadeloupe. François FILLON s’adresse à la nation en déclarant que l’Etat ne peut intervenir dans les relations sociales ni participer à l’augmentation des salaires. François FILLON invalide les engagement de l’Etat, présentés le 28 janvier par Yves JEGO.
Retour d’Yves JEGO en Guadeloupe accompagné de deux médiateurs MM Bessières et Lopez.

Le 11 février : Reprise des négociations à Basse terre concernant la question des salaires. LKP réclame que les discussions se poursuivent sur la mise en œuvre de l’accord convenu le dimanche 8 février 2009.

Le 12 février : Après avoir rencontré les six délégations patronales, les médiateurs constatent que leur mission est impossible. LKP considère qu’il ne peut s’agir de négociations sur les salaires puisque l’accord du dimanche 8 février est acquis. Il reste à l’Etat à s’entendre avec la partie patronale sur les modalités de financement. LKP ne peut dorénavant que discuter des conditions de mise en œuvre de l’accord.
Le LKP attend une convocation à cet effet.

Vendredi 13 février : Le soir, devant le Palais de la Mutualité, diffusion du documentaire « Les derniers maîtres de la Martinique. Suivi du soutien d’artistes comiques de Guadeloupe.

Samedi 14 février : Le matin > « Happening » de plasticiens devant le Palais de la Mutualité. Vente de matériel médical à destination des handicapés.

L’après-midi : « Déboulé » au Moule et commémoration des travailleurs Guadeloupéens tués au Moule, le 14 février 1952.

Le soir : « Swaré léwòz » avec Akiyo Ka.

Dimanche 15 février : « Mas an konsyans » à Pointe- à – Pitre

Du 16 au 21 : Durcissement de la mobilistation, barrages.

Mardi 17 février : Décès par balle de Jacques BINO (employé des impôts, syndicaliste à la CGTG, membre du « Mouvman Kiltirèl AKIYO »,…)

Jeudi 19 février : Rencontre entre les élus parlementaires d’Outre – Mer et le président de la République, Nicolas Sarkozy. Intervention télévisée du président.

Vendredi 20 février : Reprise des négociations entre les réprésentants syndicaux, les « socio-professionnels » et les médiateurs…

L’après – midi : Rencontre entre le LKP et les artistes (Lakaza, Baie-Mahault)

Samedi 21 février : Suspension des négociations, en vue d’une reprise le lundi 23. Le matin : Présentation au public, du corps de Jacques BINO au Palais de la Mutualité.

L’après – midi : Présentation du corps de Jacques BINO au Hall des sports de Petit – Canal.

Le soir : Veillée mortuaire de Jacques BINO à Petit – Canal.

Dimanche 22 février : L’après – midi > Enterrement de Jacques BINO.

Lundi 23 février : Reprise des négociations

Mardi 24 février : « Suspension » des négociations par le préfet

Mercredi 25 février : Reprise des négociations

L’après – midi : à l’initiative de l’association JSC du quartier Lacroix (Les Abymes), rencontre entre « les jeunes », une délégation d’entrepreneurs et le LKP.

Jeudi 26 février : Signature d’un accord inter-professionnel sur l’augmentation des bas salaires…

Les tentatives d’intimidation : « procès pour propos raciste » à ce jour plus de 4500 signatures pour s’opposer à cette façon de juger en priorité les populations directement touchées par les maux qu’on lui eproche de décrire en des termes clairs et limpides. Où en est la plainte contre celui-là qui parlât de la nécessité de conserver la « race » ? Où se trouvait M. Jego, le porte parole de l’UMP pour fustiger de tels propos ?

C’est en somme une gageure en soi.

Le schéma structurel de la société civile en Guadeloupe où tout se déroule encore à partir de la couleur de peau, même si beaucoup le conteste correspond à la vision de Gobineau qui est toujours d’actualité dans ce Département et pas le seul. Ici, également, la couleur de peau constitue une variable fortement discriminante.

Certains ont l’impression que la société multiculturelle et métissée est le modèle qui guérira tout. A ce titre nous pourrions croire que le laboratoire vivant que je ne conteste pas soit une solution car nous avons appliqué bon gré mal gré les préceptes du « vivre ensemble ». Cependant pouvons-nous accepter que la répartition en cours des richesses, des postes de décision, des poste d’encadrement, etc., correspondent toujours au schéma directement emprunté du système esclavagiste qui définissait l’accès au pouvoir (économique, décisionnel, etc.) à un certaine élite qui respecte les pédigrées du blanc créole, du mulâtre-sse, du chabin-e, du Noir Kongo, ce dernier constituant les derniers maillons de la chaîne. Pourtant l’histoire humaine concoure à démontrer que c’est celui-ci qui est à l’origine de l’Humanité.

Notre histoire a rendu complexe les relations entre le dominé et le dominant qui est resté comme si rien ne s’était passé. Imaginez-vous 400 ans de privation, de viol, de meurtre, de séparation, et les répercussions ? Cette question mérite d’être analysé par chacun de nous afin de marquer de nos empreintes la réalité de la cassure humaine dans toute sa splendeur. Toutefois, nous existons, nous avons traversé les époques, mais la plaie reste ouverte et la restera tant que les descendants des pays dominants n’examineront pas en toute intelligence cette part d’histoire commune. Sinon nous resterons toujours dans les incantations et les générations réclameront encore et encore justice.

Solutions :

Accord Bino qui tarde à être appliqué par les entreprises

Etats généraux, je cite extrait de discours du 7 mai 2009, après irruption au Conseil Général de la Guadeloupe « … Puis il a qualifié les Etats généraux de manœuvre de l’Etat pour renforcer le poids politique du MEDEF en Guadeloupe, à l’approche des prochaines consultations régionales. Pour conclure, il a fustigé la tenue de consultations a grande échelle tels le congrès des élus de Guadeloupe ou les Etats généraux alors que moins de deux mois après la fin du deuxième plus long conflit social qu’ait connu la Guadeloupe, rien n’était réglé puisque l’accord Bino n’était toujours pas appliqué dans un grand nombre d’entreprise, que le prix de bon nombre de produits connaissent des hausses vertigineuses, et qu’il se murmure que la contribution de l’Etat aux 200 euros ne serait versée qu’à partir de septembre 2009. »

LKP déclare : Pon « états généraux » ne peut être dicté au Peuple Guadeloupéen.

C’est :
De paris que M. Sarkozy a lancé ses « états généraux.
De Paris que M. Sarkozy a désigné son coordinateur central.
De Paris que M. Sarkozy a désigné ses personnalités référents.
De Paris que M. Sarkozy a établi le mode de fonctionnement de ses états généraux, y compris dans les détails (ateliers, sujets, chefs d’atelier, calendrier, etc.)
De Paris… ou plutôt… à Paris que se fera la synthèse de ces discussions de salon !

LKP refuse d’être la caution sociale, économique, politique et culturelle de Monsieur Sarkozy et de ses relais en Guadeloupe. Yo ja désidé biten a yo.

Nous déclarons que les « états généraux » du Peuple Guadeloupéen ont débuté depuis le 5 décembre 2008, que la plate- forme de revendications en 146 points et dix thèmes constituent le début du vaste chantier sur l’état des lieux, le diagnostic de notre société en mal-développement, caractérisée par des inégalités basées sur une pwofitasyon qui perdure depuis plus de quatre cent ans. Après les avancées sociales arrachées de haute lutte par plus que 44 jours de mobilisation de masse dans les rues, un immense espoir de changement s’est levé chez les Travailleurs et le Peuple de Guadeloupe.

LKP entend concevoir avec le Peuple en mouvement de nouveaux rapports économiques et sociaux, pour passer d’une économie de plantation d’import-distribution à une économie de production tournée prioritairement vers la satisfaction des besoins du Peuple Guadeloupéen.

Une Guadeloupe avec des femmes et des hommes capables d’inventer une nouvelle société.

Aussi, nous devons notamment, avancer vers l’autosuffisance alimentaire, œuvrer pour le plein emploi, assurer la justice fiscale, protéger notre environnement, promouvoir un système d’éducation et de formation répondant aux besoins de la jeunesse, de son épanouissement et continuer à affirmer notre identité culturelle.

Nous devons favoriser une réelle expression démocratique de tous les Guadeloupéens, respectant le droit du Peuple Guadeloupéen à se donner la forme et le calendrier d’émancipation qu’il désire.

Seule la poursuite des luttes de masse, conduite par la classe des travailleurs conscients et organisés, fondée sur un programme né de ses propres besoins, aspirations et revendications pourra répondre aux espérances du Peuple.

Ce combat ne peut être mené victorieusement sans la participation de l’ensemble de la jeunesse et du Peuple. LKP se situe résolument dans cette logique.

ANNOU SANBLÉ pour nos propres revendications et aspirations.

Pour suivre leurs actualités : http://www.lkp-gwa.org

Les commentaires sont fermés